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Harder, stronger but not better nor faster at all
Après le succès aussi bien mérité que surprise du premier Hotline Miami, les petits gars de chez Dennaton ont remis le couvert pour une suite. Hotline Miami 2 est le parfait exemple de ce qu’on voit dans le cinéma : le suites, c’est dispensable (à part pour le Parrain 2 et quelques autres rares exceptions, ok).
Dans le jeu vidéo, le numéro deux d’une série est supposé être meilleur : plus beau, plus maniable, les mécaniques de jeu sont affinées, les détail revus et augmentés… Bref, une suite, en jeu vidéo, c’est pareil mais en mieux.
Sauf que ça ne marche pas avec Hotline Miami 2. S’il reprend bien le principe de base de son grand frère, à savoir le massacre organisé de tout ce qui bouge à l’écran dans des environnements fermés, le tout entrecoupé de scénettes perchées mais attachantes sur fond de musique électro déjantée, Wrong number se perd dans le too much.
On incarne trop de personnages dans trop de temporalités pour réussir à suivre et le jeu est… comment dire ?
Rêve de drogué, mauvais numéro
Ton côté serial killer est de retour. Tu te balades dans des environnements colorés qui font penser que tu as pris de la drogue et que tu t’es endormi pendant ton overdose. Ça pique les yeux au point de te faire pleurer un peu de sang mais tu souris parce que tu retrouves cette sensation, celle d’il y a quelques années.
L’ennui, c’est que tu ne vois pas grand chose. Tu utilises le bouton pour voir beaucoup plus loin et on te tire dessus. Tu prends l’habitude de scruter l’horizon avant chaque déplacement. Tu deviens méfiant. Craintif. Privilégier la survie à la tragédie n’a jamais été ta came mais quand on n’a pas le choix, on n’a pas le choix. Tu regrettes d’être si empoté pour ne pas réussir à jongler entre les armes, les munitions et les ennemis qui arrivent de toutes parts. Tu te prends à regretter le temps d’avant, celui où tu passais d’une salle à l’autre sans avoir besoin de jumelles.
Tu as cette bizarre sensation d’être dans un jeu vidéo : trop de codes sont représentés : nouveaux ennemis, nouvelles armes, nouveaux niveaux. La Drogue, le retour. Niveaux plus grands, plus nombreux. Nouveaux persos, nouvelles capacités, nouveaux détails, nouveaux trucs qui bougent… Tu as le vertige, tout est trop vaste, long et difficile. La transe qui t’a autrefois traversé se transforme peu à peu en bad trip. Tu as les nerfs en pelote mais rien sur quoi les passer. Ah si, ce chien qui vient te bouffer la gueule et que tu n’as pas vu venir. Ni cette rafale de fusil à pompe qui te cartonne à cent mètres. Ni ce prisonnier plus fort à mains nues qu’armé jusqu’aux dents et qui file comme Nagaouika, plus vite que le vent. Ni cette histoire décousue à te faire croire que ton cerveau est en train de fondre. Ni ces mecs qui ne meurent pas. Ni ces couloirs sans fin. Ni… Ni…
Le réveil sonne plutôt comme une délivrance. La fin du jeu aussi, après une descente dans les mémorables abysses du cauchemar de détox. Tu en garderas un souvenir pas mauvais, parce qu’avec le temps, les souvenirs s’améliorent. Les beats t’ont terrassé les oreilles de bonheur, les différentes habiletés que t’ont conféré les nouveaux personnages ont varié tes plaisirs sadiques, les sensations du meurtre à grande échelle ET à la main ont fait vibrer ton petit cœur de psychopathe. Mais ça ne suffit pas. L’overdose d’héroïne, sans adrénaline, ralentit ton rythme cardiaque. Ça pulse moins. Il manque quelque chose. Il manque l’énergie, la vibration du premier fix.
Il n’aurait jamais du y en avoir un second.
Jeu disponible sur : PC, Mac, PS4, PS Vita, PS3