Jurassic world (2015)

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Temps de lecture estimé : 5 minute(s)

L’époque Crétin c’est

Jurassic world commence par une scène débile, en 3D mal foutue, d’œufs qui éclosent. Comme dans Jurassic Park premier du nom. Mais dans le premier film, ce n’était pas la première scène, c’était un événement. Filmé comme il se devait, avec la mise en scène de la découverte. Là, c’est plutôt rassis, à l’image de tout le film.

Ensuite, on a droit à un jeu méta consistant à mettre parterre les rêves et les joies d’il y a 20 ans. C’est cet homme qui a un t-shirt Jurassic Park et qui trouve qu’un parc avec des dinosaures, c’est bien, suffisant, et qu’on n’a pas vraiment besoin de monstres modifiés génétiquement, qui l’illustre. Il est infantilisé (un adulte avec des figurines sur son bureau) et renvoyé dans ses cordes. Tout ça c’est vieux, il faut tout jeter, achever l’adulescence et passer aux choses sérieuses.
Et c’est l’objectif plus ou moins affirmé de JW : nous montrer sa toute puissance. Derrière un paravent de second degré, consistant à présenter les capitalistes comme des imbéciles qui en veulent toujours plus (ce qu’ils sont), c’est véritablement une mise à mort des valeurs à laquelle on assiste. Tout est sacrifié au spectacle. L’exemple le plus frappant est cette scène avec les dinosaures marins qui prend une tournure d’autant plus acerbe qu’elle est filmée au premier degré, celui d’un grand spectacle qu’il faut avoir vu et dont la résonance avec l’actualité récente, où Seaworld est de plus en plus montré du doigt par les défenseurs des animaux sonne bizarrement aux oreilles. Cette absence de recul instille un propos assez dégueulasse, malsain.

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Kamoulox du scénario

Le film démarre vraiment avec un tour en hélicoptère d’une durée infinie, rendue encore plus longue par la faiblesse des effets spéciaux (on devine bien une maquette incrustée sur un fond vert) qui donne cet étrange sentiment que la technique a régressé depuis 1993.

Puis les poncifs s’enchaînent : un gardien de la galaxie forcément beau gosse (Chris Pratt, encore présent pour sauver la veuve et l’orphelin) se retrouve confronté à une rousse méchante et bonne (Bryce Dallas Howard), venue plus ou moins remplacer Hammond (l’ancien directeur du premier Park), mais pas tout à fait non plus puisqu’Hammond a légué son œuvre foireuse à Masrani, un indien richissime dont le rôle aurait pu être intéressant s’il avait été poussé au-delà d’une mimique de froncement de sourcils et de décisions stupides (c’est la caution « yeux globuleux et humour absurde et pas drôle » autrefois confiée avec plus de succès à Jeff Goldblum).
Le film se déroule ensuite de manière totalement WTF : Grady (Pratt) donne des ordres à des vélociraptors colorés, fait équipe avec Claire Dearing (Dallas Howard, qui est en fait une ex mais pas complètement puisque visiblement, il n’ont pas consommé) contre un dinosaure qui n’existe pas et qui est capable d’organiser une stratégie de conquête tout en étant totalement ignorant du monde qui l’entoure. Oui, c’est très fort et ça mérite quelques précisions : toute l’intrigue du film repose sur le fait que cette pauvre bête, demeurée enfermée toute sa vie, ne connaît rien au monde. Néanmoins, elle est capable d’organiser une diversion pour sortir de l’enclos et tromper ses gardiens (qu’elle ne connaît pas). D’ailleurs, à propos du gardien en question : dans un parc hyper sécurisé, il est chargé de surveiller la bête la plus dangereuse et secrète au monde. Lorsque tous les écrans affichent une disparition de l’animal, sa première réaction est d’avaler une bouchée d’on ne sait quel aliment. À l’image du reste du film, même les personnages se foutent de ce qui leur arrive.
Putain. Ils ont osé.

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Et ce n’est pas le pire. Plusieurs héros, dont on nous rabâche les oreilles tout au long du film, ne jouent aucun rôle si ce n’est de remplir du Giga Octet sur le disque. Barry (Omar Sy) ne sert à rien. Du tout. Hoskins (Vincent d’Onofrio) semble un temps, dans un rôle caricatural de méchant sans l’être mais avec l’ambition violente du militaire de base (pléonasme), pouvoir incarner une source de tension mais au bout du compte, lui non plus ne sert à rien. Idem pour Wu (B. D. Wong, le professeur qui crée les dinosaures) ou Zara Young (Katie McGrath, la « nounou » forcément bonnasse des 2 gosses).

La violence des dinosaures et la justesse dramatique des morts et des rebondissements du premier opus forçaient l’admiration, Jurassic World s’étale devant les yeux du spectateur comme un amas de graisse que rien ne semble pouvoir arrêter : film fast-food qui ne sait pas où il va parce qu’il est trop gras pour voir ses pieds. Absurde.

Une honte organisée et calculée

Mais les pires tares du film restent son incroyable arrogance et sa rancœur. Le génie du mal à l’origine de la création de la bête (Wong/Wu) et la rousse (Dallas Howard/Dearing) nous l’assènent avec fierté : d’abord, le « public » en veut toujours plus. Les dinosaures, c’est dépassé, ça ne fait plus venir personne. Les focus groups l’ont prouvé. Et le second élément est qu’il faut savoir que tout ce que vous avez pu voir par le passé (donc dans les films précédents dont vous revendiquez l’honnêteté et l’authenticité pour descendre cet opus) est faux.

On a la désagréable impression que les scénaristes ont voulu jouer les marketteux (ou qu’on a confié les reines du scénario à des marketteux, qui se sont basés sur les mêmes études de marché idiotes que celles revendiquées dans le film pour justifier la création du monstre) et que ceux-ci ont ironisé sur cette situation : « on sait qu’on fait de la merde, mais on va la justifier par la stupidité du public tout en détruisant leurs rêves. »

Comme ce petit garçon jaloux de voir son camarade de classe encore émerveillé des cadeaux qu’il a reçus à noël et à qui il dit pour se venger que le père noël n’existe pas.

Une diarrhée d’Indominus Rex

Pour conclure, Jurassic World un film vraiment poussif, technologiquement à la ramasse, doté d’un propos plus que douteux. Le tout appuyé sur une structure vieillotte calquée sur le film d’origine (la découverte du centre, les enfants livrés à eux-mêmes —une chance qu’ils ne soient pas trop débiles même si le mini génie est une caricature insupportable—, la course poursuite et le final… digne de Godzilla contre King Kong —on me signale que le mot politiquement correct pour qualifier ce final est « merdique », je le reproduis donc ici sans commentaire supplémentaire), et ce malgré la musique d’origine géniale, ici pourtant un peu saccagée, imposée et réarrangée n’importe comment, rendant inopérant le souffle épique qu’elle insufflait à l’aventure.

TL;DR

Ce film est une purge immonde, ne le voyez pas. Jamais.


2 réponses à “Jurassic world (2015)”

  1. Lol. Texte pas mal mais qui manque de virgule. Phrases trop longues.

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