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Amis amateurs de films drôles et moins légers qu’ils paraissent, nostalgiques de la période révolue des joies inextinguibles de l’American pie, hauts les cœurs ! la relève a sonné.
Cette relève, elle se nomme The to do list. Honteusement rebaptisé The sex list en français pour attirer le spectateur boutonneux en pleine floraison hormonale, le film s’adresse avant tout aux gens nés dans les années 80 ou un peu avant ayant grandi dans la glorieuse périodes des nineties.
Le générique et les premières minutes du film lancent d’ailleurs un appel des moins subtiles à cette tranche d’âge en faisant un panégyrique de l’époque de la VHS et des tenues flashy ridicules.
Un American pie féministe
Aubrey Plaza incarne Brandy Klark, une génie un peu chiante et complètement asexuée. Avant l’entrée à l’université, sa grande sœur la convainc de découvrir les joies de la sexualité, histoire de n’avoir aucune faille et tout savoir sur tout. Elle élabore alors une liste de toutes les choses qu’il faut avoir faites et entend bien valider chaque ligne.
Ce pitch simplissime nous fait rencontrer une galerie de personnages excellents (casting parfait qui va de Donald Glover à Bill Hader en passant par Christopher Mintz-Plasse, Rachel Bilson (sublime) ou Connie Britton, acteurs révélés pour certains dans le cadre des productions Apatow et consorts (Community), qui sont des valeurs sûres.
La différence avec « avant », c’est que le personnage central est une une nana qui souhaite passer l’épreuve du feu. Ce petit changement permet toute une nouvelle série de gags franchement funs (si on est sensible à cet humour de merde, ce qui est mon cas, je vous emmerde) mais apporte aussi une vision beaucoup plus égalitaire de la chose sexuelle : les femmes ont envie, pratiquent, découvrent dans la joie et la bonne humeur. Elle ne sont pas considérées comme des objets ou des faire-valoir…
Ein big problem
… Enfin, jusqu’à la fin. Si la structure très classique du film (la comédie romantique de base) n’est pas particulièrement engageante, elle se dévoile néanmoins de manière amusante et jamais ennuyeuse. Le seul problème, c’est cette fin aussi prévisible que millimétrée. L’actrice sort de son rôle, s’impose en narratrice moralisatrice et donneuse de leçons de vie aussi inutiles que gênantes dans un long métrage qui a su rester, jusqu’à ce moment, jubilatoire grâce à son fond nature et décomplexé.
Mais ne boudons pas notre plaisir plus longtemps. Bien qu’on puisse regretter un tel amoncellement de clins d’œil à notre fibre nostalgique (on pourrait réutiliser le film comme un document historique à destination de la nouvelle génération qui n’a pas connu ces années là), l’ensemble tient la route, nous fait rire, apporte un peu de fraîcheur à un genre qui en avait bien besoin et nous fait passer un moment au paradis des couleurs criardes et des stéréotypes cosmogoniques.